Cinema Createck : Lieu du crime

L'inspecteur Kaloway et ses deux nouvelles recrues eurent bien du mal à s'approcher du lieu du crime tant les rues s'étaient transformées en véritables fourmilières. Entre les policiers, les ambulances, la presse et les badauds trop curieux, il n'y avait plus beaucoup d'espace pour circuler. C'est donc grâce à de grands coups de klaxon que l'équipe pu enfin arriver devant le macabre cinéma.

Ryan sortit donc de sa voiture de fonction, invitant ses élèves à en faire autant. Un rapide coup d'oeil à la façade du cinéma qui annonçait, sur une affiche géante "Exclusivité, rencontrez l'équipe de tournage du prochain film d'horreur évènement : La couleur du sang." Il était évident que cette publicité n'était plus à l'ordre du jour puisque, d'après ce qu'avait compris l'inspecteur, cette fameuse équipe de tournage avait été massacrée.

Le regard expérimenté de l'homme se porta ensuite sur le périmètre de sécurité établis par la police. Tout semblait fait correctement puisqu'aucun journaliste ou piéton ne se trouvait du mauvais coté de la bande jaune.

Habitué à la situation, c'est donc vers le policier le plus gradé que Ryan se dirigea, afin d'avoir les premiers éclaircissements. Mais avant cela, il prévint ses élèves :

N'oubliez pas que vous êtes en phase de test. Ne comptez pas sur moi pour vous dire sans arrêts ce que vous avez à faire. Si vous avez des questions à poser, poser les, faites votre boulot quoi.

Ce n'était pas très sympathique de les laisser se démerder autant, dès leur première enquête, mais savoir se débrouiller seul était la première qualité qu'ils allaient devoir acquérir, alors autant commencer tout de suite.

La parenthèse fermée, Ryan se présenta devant l'officier Mac Haley.

Lieutenant Kaloway, du CSI...

Il montra brièvement de la main Lucy et Ethan.

...ainsi que mon équipe. Vous pouvez me briefer un peu plus sur la situation ?



Bonsoir Lieutenant. C'est une véritable boucherie à l'intérieur, on à dénombré 8 cadavres, mais heureusement, il y a des rescapés qui devraient pouvoir grandement vous aider. Ils sont 4, mais nous avons dû conduire deux d'entre eux à l'hôpital de Blue Heaven. Le premier s'appelle James Lanka, le chef cadreur du film, il avait tout le bras droit ouvert, alors par sécurité, on a préféré le conduire aux urgences. Le deuxième, Ashton Lane, acteur du film également, il s'est prit un vilain coup de poing, mais rien ne bien méchant. Il avait le rôle de l'assassin dans leur film. Enfin...bref...

Le policier ne semblait plus vraiment savoir quels détails donner et lesquels éviter. Sans doute son esprit était t'il encore tout chamboulé par ce qu'il avait pu voir à l'intérieur.

Dans l'ambulance là bas, vous trouverez également une célébrité : Ray Cooper. Et ouais....le célèbre réalisateur. Vous parlez d'une histoire...

Il se reprit.

Lui vas bien, mais nous vous l'avons gardé de coté au cas ou vous voudriez l'interroger. Il y a également Juliet Ankara, le premier rôle Féminin de "la couleur du sang". Elle est sonnée, et ça se comprend, mais en état de vous répondre.

Il désigna l'entrée du bâtiment.

Dans le hall d'entrée, vous trouverez également Jake Baker, le proprio du ciné, ainsi qu'Anne Dukesne, son associée. Manque à l'appel, Peter Gray, le projectionniste qui était responsable de la "salle des horreurs", comme on l'appelle déjà. Nos équipes ont dressés des barrages autour de la ville, pour essayer de le retrouver.

Ryan notait, sans pour autant quitter son interlocuteur des yeux, tout les détails que ce dernier lui fournissait. Cela n'allait pas être une affaire des plus simples.

Quelle est la thèse actuelle sur l'affaire ?

Sans vraiment y croire, le flic municipal répondit :

Hystérie collective ? Il y avait toutes sortes d'armes blanches accrochées sur les murs, parait t'il pour créer une atmosphère glauque...ben, c'est réussis. Personnellement, je préfère les ambiances un peu plus zen. Toujours est t'il que ces armes ont servies, et que l'équipe de tournage semble s'être entretuée. Pourquoi ? Ca, j'ai pas encore bien compris.

Ryan se tourna vers ses élèves afin de jauger leurs réactions.

Il était apparemment temps, pour Ethan, de rentrer en piste. Après tout, il n'était pas là pour suivre comme un petit toutou, son supérieur en se contentant de le regarder agir. La situation était des plus complexes. Beaucoup de victimes, beaucoup de suspects, beaucoup de témoignages à prendre, mieux valait que chacun puisse se rendre utile.

*Par où commencer ?*

Puisqu'il avait un flic municipal à disposition, autant tirer de lui le maximum d'informations possibles. Le lieutenant Kaloway avait déjà récolté, de sa part, un bon nombre de renseignements, mais il semblait vouloir que ses élèves continuent dans cette voie.

Est-ce qu'il y avait des caméras de surveillance dans le cinéma ?

C'était une question basique mais qui pouvait énormément faire avancer l'affaire.

Le lieutenant Kaloway se réjouit de voir Ethan se lancer en posant une question loin d'être idiote. D'ailleurs, Ryan espérait bien qu'un de ses deux élèves s'interrogeraient sur cet important détail.

L'officier Mac Haley se gratta le menton pour répondre à la question du stagiaire.

A vrai dire, on est pas chanceux sur ce point. Toutes les caméras principales sont en rénovation depuis hier, suite à une demande de la direction. Il ne reste que les dispositifs infrarouges des salles de projection. Hélas, comme par hasard, la cassette de la salle qui nous intéresse à disparue.

Il bougea la tête de gauche à droite.

Salle affaire.

Pendant que les stagiaires s'occupaient d'interroger le flic municipal, Kaloway, lui, continuait de scruter chaque éléments du décor susceptible de lui apprendre quelque chose d'utile. Aucune fenêtres donnant sur l'extérieur, ce qui voulait dire qu'il n'était pas nécessaire de chercher des témoins dehors. Le parking, sur lequel ils étaient, n'affichait, à première vue, aucune trace de démarrage trop précipité. Cela ne prouvait rien, mais la découverte de traces auraient pu être utile.

Ses vieux reflexes de journaliste poussaient Lucy à prendre rapidement des notes...Faire des schémas, tenter de donner une logique mathématique l'aidait souvent à faire le point aussi bien dans sa vie personnelle que professionnelle. C'était pour elle une manière de maitriser les évènements...

Pete Gray ,un projectionniste, disparait en même temps qu'une cassette ? Certes il ne faut pas se laisser aller à des raisonnements trop simplistes, mais tout de même, il y a de quoi être suspicieux.

Le meilleur moyen d'en savoir plus était d'interoger les survivants.
*D'accord ils sont choqués, mais plus vite nous agirons, plus nous serons efficaces. *

*et plus on est choqués, plus il est difficile de mentir pour des details à priori anodins*
Lucy arrivait généralement à déceler les mensonges...déformation ex-professionnelle.

Lieutenant Kaloway, je vais interroger les survivants du drame si vous n'avez pas besoin de moi.

Encore une fois, l'un des stagiaires prenait les devants, ce qui était plutôt prometteur. La première promotion d'inspecteurs de l'agence avait donc de l'avenir. Approuvant cette idée, le lieutenant hocha la tête.

Allez-y donc Macload, être à trois sur le même indice n'avance à rien, mieux vaut fouiller chacun de son coté et rassembler les preuves.

Il rajouta toutefois :

Mais allez-y doucement avec les témoins, ils doivent être en état de choc. Et n'oubliez aucun détail, si nous avons à repasser derrière vous, cela ne servirait à rien.

Ryan se trouvait lui même un peu dur, mais ce n'était pas les premiers stagiaires qu'il avait à encadrer, et passer à coté d'une affaire, uniquement parce qu'un bleu avait fait une boulette était une chose des plus frustrantes. Mieux valait donc leur mettre un peu la pression afin qu'ils restent vigilants. L'investigation n'était pas un jeu, il fallait qu'ils le comprennent et ce, dès leur première affaire.

Il se retourna vers Ethan.

Vous pourriez quant à vous aller interroger le propriétaire du cinéma et son associée dans le hall, si vous le désirez.

Cela dépendait des méthodes d'investigation, mais Ryan, lui, n'agissait pas de la sorte. Il préférait voir la scène de crime avant d'interroger les témoins. Cela lui permettait d'avoir un regard totalement neutre sur les lieux du crime, et donc, non influencé par d'éventuels témoignages manipulateurs. De plus, après observation des lieux, les questions à poser pouvaient être d'avantage ciblées.

Toutefois, le lieutenant ne s'inquiétait pas que ses stagiaires soient désireux d'agir autrement. Interroger les témoins avant l'inspection de la scène de crime n'empêchait pas de revenir leurs poser des questions plus précises par la suite.

Une fois que vous aurez finis, rejoignez moi dans la "salle des horreurs".

Puis, il s'éloigna de ses élèves, se dirigeant vers l'entrée du cinéma maudit. Lorsqu'il passa devant Jake Longfield et Anne Dukesne, il se contenta de faire un petit signe de la tête, mélange de "bonsoir" et de "bon courage". La salle en question était visiblement la plus en retrait, était-ce une coïncidence ? Ryan du donc gravir 3 escaliers et traverser deux couloirs avant d'arriver à destination. Deux municipaux gardaient soigneusement l'entrée de la salle. Ryan montra son badge pour passer.

Lieutenant Kaloway, CSI.

On le laissa passer sans poser la moindre question.

Voilà, il était dans le vif du sujet. Une grande salle de cinéma, des tas de fauteuils rouges mais également une petite dizaine de cadavres. Dans l'entrée, deux corps gisaient sans vie, l'un avait un couteau de chasse planté dans l'abdomen, l'autre semblait avoir été éviscéré, également sur sa face. Le barbus ne semblait pas avoir eu d'armes alors que le playboy, à coté, tenait encore a moitié une épée ensanglantée dans sa main droite.
Il n'était d'ailleurs pas difficile de relier la projection de sang diagonale sur son T-shirt blanc à la blessure mortelle qu'avait reçu le barbus.

Mac Haley était arrivé aux cotés de l'inspecteur.


Le barbu s'appelait Paul Lee Tanner, il était responsable du son pour le film. Quant au jeune homme, lui, s'était Tom Bakerman, un de ces nouvel acteurs à la mode. Il avait le premier rôle masculin dans la "couleur du sang".

Sa carrière s'arrête là.

[HJ : Je continuerai de décrire la zone de crime quand vous aurez un peu avancé dans vos interrogatoires ]

Lauri gara sa voiture près du cinéma, après avoir dû faire entendre son klaxon pour pouvoir passer. Il en sortit, la mallette d'investigation qu'il avait apportée depuis la Finlande à la main. Il ferma et verrouilla sa voiture, puis essaya de passer la bande de sécurité, mais un policier vint vers lui et lui dit:

Excusez-moi, Monsieur, mais vous n'avez pas le droit de passer.

Je suis Lauri Hakala, nouvelle recrue de la police scientifique. Je cherche le lieutenant Kaloway.

Attendez ici ! Je vais le chercher.

Le policier s'éloigna de Lauri et se dirigea vers la "salle des horreurs".

Ryan s'apprêtait à s'enfoncer un peu plus dans la salle du crime pour continuer son investigation, lorsqu'un policier en uniforme vint le chercher.

Lieutenant Kaloway, y a un de vos gars en bas qui veut vous voir.

L'inspecteur fit comprendre a Mac Haley qu'il n'en aurait pas pour longtemps et partis avec l'autre policier qui le conduisit jusqu'à Lauri. Ce visage disait quelque chose à Ryan, qui avait une excellente mémoire.

*Je me rappelle de son dossier*

Le lieutenant se rappelait également qu'il était censé avoir un entretien avec lui dans la soirée, mais la tournure des évènements avait fait l'avenir différemment. Simons avait du s'en occuper.

Alors, vous avez choisis l'équipe de nuit ?

Sachant pertinemment que Lauri avait déjà une petite expérience du métier, il rajouta :

Voyons donc voir si la Finlande à des méthodes d'investigation à la hauteur des nôtres.

Puis, il effectua son petit briefing, histoire de mettre la nouvelle recrue dans l'ambiance.

8 corps, 4 rescapés, et un suspect principal en fuite. Les maigres éléments de l'enquête qu'on à déjà pu récolter montrent qu'ils se sont entretués. Pourquoi ? Ca va être à nous de le découvrir. Sur cette affaire, vous devrez bosser avec Ethan Conelly, qui doit être entrain d'interroger le propriétaire du cinéma et son associée, mais également Lucy Macload.

Il désigna l'ambulance.

Elle s'occupe des 2 témoins dont l'état ne nécessitait pas une hospitalisation.

Ryan montra brièvement son calepin.

Ce sont deux nouveaux, comme vous, et aujourd'hui...c'est jour d'examen. Pour savoir qui peut vraiment faire partis de nos effectifs, je suis obligé de vous évaluer, même le premier jour.

Cela devait paraitre étrange à Lauri dans le sens ou l'inspecteur n'avait pour le moment l'œil, ni sur Ethan, ni sur Lucy.

Mais ne vous inquiétez pas, je ne vais pas être tout le temps derrière votre dos, du moins, pas cette fois. Je m'appuierai surtout sur vos rapports.

Se représentant intérieurement un plan d'enquête, il se demanda quelle tâche il pourrait attribuer au petit dernier de l'équipe.

D'ailleurs, on va voir dès maintenant si vous pouvez être autonome. Il reste deux témoins à interroger à l'hôpital de Blue Heaven. Je vous laisse vous en occuper. Mais ne les brusquez pas, ils sont en état de choc. Je veux un rapport précis à votre retour.

Tournant les talons, il jeta un dernier regard au Finlandais :

Bonne chance.

Lucy se dirigea donc vers l'ambulance, non mécontente de pouvoir prendre ses responsabilités. Avant même d'atteindre le véhicule, un hurlement suivis de pleurs déchirants se firent entendre.

*ok, ça va pas etre facile*

Lucy marcha donc vers Juliet Ankara. Elle ne portait aucune trace de sang sur elle, mais son regard, vide, en disait long sur ce qu'elle venait de vivre.

Juliet Ankara? Je me présente, Lucy macload, j'aimerais vous interroger sur les évènements qui viennent de se dérouler. Je suis parfaitement consciente que vous êtes en état de choc mais nous devons absolument commencer l'enquête dans les plus brefs délais. Je vous demanderai donc d'être aussi précise que possible dans vos réponses, voulez-vous?

*wow j'y suis peut etre aller un peu fort là...*

Mais J. Ankara hocha la tête docilement...

Rassurée, Lucy put enfin lui poser sa première question...Bien sûr elle garda pour elle, *qu'est ce qui peut pousser 8 personnes à s'entretuer?*.

Raconter moi le déroulement de la soirée...

Pour l'instant il fallait "planter le décor"...

*Voyons il me faudrait aussi sa version du facteur déclencheur de ce pétage de plomb général, et...le comportement éventuellement suspect des autres personnes presentes*

Suite à la proposition de son supérieur, Ethan se rendit dans le hall d'entrée pour intéroger le propriétaire du cinéma et son associée. Sans doutes sauraient t'ils quelque chose d'utile pour l'enquête. Le seul regret du jeune flic était de n'avoir su prendre cette initiative de lui même.

*Je ferai mieux la prochaine fois*

Puis, il se dirigea vers le "duo de témoins" qui semblait attendre qu'on s'occupe d'eux.

Bonjour, Ethan Conelly, je sais que la police municipale à déjà du prendre vos premiers témoignages, mais il vas falloir recommencer avec moi si cela ne vous ennuis pas, et plus en détail.

Il sortit un papier et un crayon et sans attendre véritablement de réponse de la part de ses témoins, il poursuivit :

Je vais commencer par prendre vos noms, prénoms et postes occupés dans le cinéma, ensuite, vous pourrez me dire ce qu'il s'est passé.

Dans l'ambulance :



Suite aux questions de la jeune femme, Juliet sembla essayer de faire un effort surhumain pour apporter une lumière à tout ce mystère.

Je...c'est flou....

Elle souffla un grand coup et se lança.

On étaient invités dans ce....cinéma, pour l'avant première de notre film. Un ciné de cette envergure, pour notre campagne de pub...on pouvait pas refuser, du moins, c'est ce que disait Eva.

Le souvenir de sa collègue sembla la freiner un instant, mais elle reprit.

Quand on est arrivés, ils avaient sortis le grand jeu. Les murs du cinéma étaient décorés par des tas d'armes blanches pour l'occasion, s'en était franchement glauque, mais j'imagine que c'était le but. Toujours est t-il que la proprio, enfin, je pense que c'était la proprio, est venue nous installer.

Son front se plissa comme pour essayer de se remémorer le moindre détail.

Les lumières n'étaient que très partiellement allumées, afin que l'atmosphère soit plus oppressante, donc, je serai incapable de vous dire s'il y avait quelqu'un d'autre que nous dans la salle, avant notre arrivée.
Au début, tout était normal, on a été très bien accueillis et on a prit place par groupes, chacun dans notre coin du cinéma.

Elle s'expliqua :

Vous savez, le tournage de la couleur du sang à été très difficile, y a eu pas mal de tensions dans le groupe, alors, même si cette avant première était un peu destinée à nous rassembler, ça ne nous a pas empêchés de rester entres petits groupes.

Un nouveau soupir marquait la reprise du récit des évènements.

Les lumières se sont totalement éteintes, la projection à continuée, tout était normal.

Moi j'ai quand même entendu un bruit anormal.

Rajouta Ray Cooper.

Maintenant, je sais ce que c'était....les cadenas.

Devant l'incompréhension évidente de Lucy, Juliet continua pour expliquer.

Après, genre, 5 minutes du film, l'écran s'est éteint. Quand il s'est rallumé...

Elle semblait avoir du mal à parler. Sa voix tremblait, c'est donc Ray qui poursuivit.

Ce n'était plus du tout mon film. C'était l'image infrarouge de la salle ou l'on se trouvait. Elle montrait un homme, masqué, parmi nous, je ne serai vous dire lequel, qui se dirigeait vers le mur des armes et se saisissait d'une hache. Après ça, extinction de l'écran, on étaient dans le noir le plus total.

Je pensais que c'était une blague, un simulacre pour nous faire peur et nous faire apprécier d'autant plus le film, mais la scène n'en était pas moins horrible.

Puis, c'est là qu'on à entendu le premier hurlement....

La jeune femme semblait terrifiée rien qu'a y repenser.

Simulation ou pas, une partie de l'équipe à paniqué et s'est dirigée vers la sortie. Mais quelqu'un nous avait solidement enfermé. S'était allé beaucoup trop loin pour n'être qu'une simple blague.

Puis l'écran s'est rallumé.

Lanca, simplement Juliet, incapable d'aller plus loin.

Il s'est allumé pendant quoi... 3 secondes. Juste le temps de nous montrer un corps ensanglanté, dans notre salle, toujours en infrarouge. L'image était trop brève pour vous dire de qui il s'agissait. Je ne pourrai même pas éliminer des noms puisque quand l'écran s'est rallumé, tout le monde l'a regardé, sans se soucier de qui était à nos cotés ou non. Quand j'y repense, c'était stupide.

Le réalisateur continua son récit.

Et à partir de là, tout a dégénéré. J'ai sentis plein de gens se diriger vers les armes sur le mur, pour avoir de quoi se défendre...après, on ne voyait absolument rien...je serai incapable de vous dire ce qu'il s'est passé. Pour ma part, je suis allé me cacher sous une rangée de sièges et j'ai arrêté de bouger jusqu'à la fin du cauchemar. J'ai entendu plusieurs cris, mais je serai bien incapable de les identifier. Peut être que Juliet...

Moi j'ai essayé de fuir, avec Celena. Dans toutes les salles de cinéma, y a une sortie de secours près des toilettes. On a couru, sans bruit, vers cette dernière, mais elle avait aussi été condamnée. Alors, on a attendu, toutes les deux, sans bouger, dans les toilettes.

Les yeux de la pauvre Juliet étaient rouges...

Celena...

Quelqu'un s'est approché vers nous. Celena était sortis de notre cabine juste pour voir si on avait possibilité de s'enfermer...mais... quelqu'un est entré. J'ai entendu un bruit lourd sur le sol. Celena...

Elle sanglotait.

Je n'ai pas bougé de ma cabine jusqu'à l'arrivée de la police. J'ai entendu aussi des hurlements, ainsi qu'une tronçonneuse, et c'est tout. Je ne peux rien vous dire de plus...


Dans le hall d'entrée :



C'est Jake Longfield, le propriétaire des lieux, qui se lança le premier, suite à la requête d'Ethan :

Je suis Jake Lonfield, le gérant principal de ce cinéma. Je vais être franc et direct avec vous, je n'ai absolument rien vus, rien entendu. Je ne suis là que parce que mon associée...

Il désigna Anne.

...m'a appelée pour me faire part de la situation.

S'arrêtant là dans ses explications, c'est Anne qui prit la suite.

Je suis Anne Dukesne, l'adjointe à la direction de Createck. C'était moi qui était censée m'occuper de l'accueil de l'équipe de tournage. Cela nous faisait de la bonne publicité d'organiser de tels évènements, alors on a pas lésiné sur les moyens.

Elle fit une petite parenthèse.

Les armes blanches sur les murs...c'était censé être un décor génial, mais hélas, on était très loin d'imaginer que ça conduirait à ça.

Elle reprit.

Bref, je les ait accueillis, tout avait l'air normal, si on oublie les différents évidents qu'il y avait au sein même de leur équipe de tournage. J'avais beaucoup de boulot vous savez...Jake n'étant pas là, c'était à moi de diriger l'établissement. Alors, je suis passé en salle de projection, Peter, notre meilleur projectionniste m'a dit que tout était OK. Je suis donc repartie dans mon bureau, à l'autre bout du cinéma. Habituelement, quand il y a ne serait-ce que je le plus petit soucis technique, Peter m'appelle. Là, ce ne fut pas le cas, donc, je ne me suis pas inquiétée. Après avoir organisé mon planning de la semaine, j'ai voulus juste jeter un œil à la projection. C'est là que j'ai vus que des cadenas avaient été posés sur les portes principales. Ça m'a tout de suite inquiétée, alors, je suis allée voir Peter...mais il n'était plus là. J'ai essayé de regarder ce qu'il se passait dans la salle par la petite ouverture, prévue pour l'appareil de projection. Tout était plongé dans le noir. Quand j'ai demandé très fort si il y avait quelqu'un, on m'a répondu avec un air terrorisé : "sortez nous de là !".
J'ai d'abord appelée Jake pour qu'il vienne d'urgence voir ce qu'il se passait car j'étais très loin d'imaginer que la situation était horrible à ce point. Ensuite, j'ai appelé la police. Elle a enfoncée la porte et là, c'était horriblement terrifiant. On m'a demandé de rester ici, à disposition des enquêteurs, et me voilà.

Difficile de faire témoignage plus précis et naturel.

Ethan avait écouté le témoignage des deux associés avec beaucoup d'attention. Leur imaturité était des plus évidentes, car, comment pouvait-ont réellement accrocher des armes blanches dans une salle de cinéma et s'inquiéter si peu de la séance qui vas suivre ? La première remarque du jeune flic fut destinée à Jake, qui ne semblait pas vouloir en dire beaucoup.

Monsieur Longfield, vous disiez ne pas être dans le coin lors de la séance de cinéma, toutefois, vous êtes arrivé avant la police, ce qui est assez exceptionnel, étant donné qu'en moyenne, les patrouilles de Blue Heaven mettent entre 4 et 9 minutes pour se rendre sur les lieux.

Il se tourna vers Anne.

A moins qu'il ne se soit passé autre chose entre le coup de téléphone destiné à Monsieur Longfield et celui passé à la police ?

Ethan avait encore la petite malette d'investigation, récupérée dans le bureau de sa collègue. Tout en attendant la réponse de ses interlocuteurs, il y chercha des tiges de cotons pour prélever l'ADN des suspects.

Cela ne vous ennuis pas sur je prélève votre ADN ? Simple question de routine, bien évidemment.

Jake semblait outré qu'on puisse le suspecter de quoi que ce soit.

Je suis arrivé rapidement sur les lieux car j'étais entrain de fleurir la tombe de ma femme, au cimetière de la terre blanche, à 5 km à l'est du cinéma. Je devance votre prochaine question : Non, je ne pense pas avoir de témoins, j'étais seul, mais cela ne fait pas de moi un meurtrier.

Il fit non de la tête lorsqu'Ethan lui demanda s'il était d'accord pour un prélèvement ADN.

Pour avoir mon ADN, il vas vous falloir un mandat. Mon cinéma a beaucoup de concurrence dans la ville. Je connais des tas de personnes capables de tout pour me faire plonger, moi et et mon business. La manipulation des preuves fait partie de leurs capacités, alors, non, tant que je serai en mesure légale de refuser ce test, vous n'obtiendrez ni ADN, ni fouille de mes locaux privés. Je m'y connais un peu en droit et je sais que je ne peux pas vous refuser l'accès au lieu du crime, mais mon bureau reste mon bureau.

Anne, à coté, était beaucoup moins hostile et ouvrit la bouche pour qu'Ethan fasse ce qu'il avait à faire.

C'est vrai qu'on a eu pas mal de problèmes avec la concurrence, mais, s'il s'avérait que s'étaient eux qui avaient fait le coup, je préfère vous aider un maximum dans votre enquête. Ça redorerait notre blason et salirait le leur.

*On dirait que ce bon vieux Jake à des choses à cacher*

Pensa Ethan, tout en insérant la traditionnelle tige de coton dans la bouche d'Anne pour en prélever son ADN. Une fois cela fait, il rangea soigneusement dans un tube clos, sa collecte et referma sa mallette.

Vous parlez de problème avec la concurrence ? Vous avez des noms à me donner ? Toutes personne susceptibles de vouloir nuire a votre entreprise est un suspect potentiel.

L'évocation du mot "suspect" rappela à Ethan qu'il y avait déjà un nom, remplis en caractères gras, en face de cette case : Peter Gray.

Parlez moi également de Peter Gray, le projectionniste qui était responsable de la séance. Je veux tout savoir sur lui.

Dans le hall d'entrée :

Anne fronça les sourcils, comme pour se rappeler d'un maximum de noms, mais au final, elle n'en sortis qu'un seul :

Adam Stanfield, il dirige la chaine de cinéma Gamma, et il ne nous aime vraiment, mais alors vraiment pas. Notre budget est bien plus petit que le sien, mais nous débordons d'idées innovantes qu'il n'a pas. Il passe son temps, lui et son équipe, à nous tirer dans les pattes. Pour ce qui est de Peter... attendez moi une seconde.


Elle s'éclipsa en direction de son bureau et revint avec une photo.

Voilà à quoi il ressemble, je garde toujours une photo d'identité de mes employés.



Pour tout vous dire, il fait très correctement son métier, mais il n'en reste pas moins des plus curieux. Il passe son temps à épier les clients depuis la minuscule fenêtre de sa salle de projection, s'en en pitoyable. Je l'ai repris sur ce point de nombreuses fois, mais il n'a jamais arrêté pour autant.

Et puis, il a un casier.

Rajouta Jake, soudain ré-intéressé par la conversation.

Violence en bandes organisées, coups et blessures sur son ex femme, voyeurisme... il a payé pour tout ça, certes, mais je pense que ça pourrait quand même vous intéresser.

Le patron, après avoir jeté de la nourriture au requin, sembla réaliser qu'il avait peut être été trop bavard. Avoir engagé un monstre ne lui ferait pas de la bonne publicité, il fallait qu'il se justifie.

J'aime bien me renseigner sur les personnes que j'embauche. Comme vous l'a dit Mademoiselle Dukesne, nous avons pas mal de fauteur de trouble dans le coin. Ça peut paraitre curieux, mais je ne voulais pas avoir que des chiffes molles parmi mon personnel. Chez Gamma ils ont leurs gros bras, nous on à nos petits nerveux, mais nous les gardons à l'œil.

*wow beaucoup d'information*

De toute évidence, les 2 témoins que lucy avait interrogés semblaient totalement indépendants des événements qui venaient de se dérouler. Certes, il pouvait y avoir des histoires de jalousie vis à vis de juliet, mais tout de même, cela ne signifiait pas un tel carnage. Cela ne coutait rien d'en savoir un peu plus sur les dites tensions entre les acteurs...

*Peut être que c'est plus grave que je ne le crois*

Juliet, vous parliez à l'instant de tensions au sein de l'équipe, pouvez vous m'éclairer davantage?

*et toujours ce fameux peter, en dehors de la salle de cinema, aurait très bien pu cadenasser les portes...et donc avoir son complice à l'interieur.C'est la police qui a enfoncée la porte, donc soit le meurtrier(ou en tout cas le premier meurtrier, l'organisateur de toute cette tuerie) est encore parmi nous, soit il a réussi à passer entre les maille du filet*

Dans l'ambulance :

Juliet lança un regard des plus curieux à Cooper, suite a cette question qui lui paraissait délicate. Toutefois, elle tâcha d'y répondre.

Et bien, entre autres, je dirai que Tom n'était pas un acteur très apprécié de l'ensemble de l'équipe. Il s'imaginait être beaucoup plus important que ce qu'il était vraiment. C'était un acteur de série B, mais il se prenait déjà pour une superstar internationale. Ça le conduisait à prendre tout le monde de haut, à critiquer, même ce qu'il ne connaissait pas et s'en était insupportable.

Le réalisateur poursuivit la liste des tensions.

Et puis, nous avions un couple, formé depuis peu, au sein de notre équipe. Ça pourrait attendrir certains cœurs, mais pas le mien. Chaque journée de tournage me coute des milliers d'euros, alors cela m'insupportait de les voir si peu professionnels.

Ce n'était pas là les seuls qui " t'insupportaient..."

Lanca Juliet, presque innocemment. Obligé de se justifier, le réalisateur continua donc, passablement énervé par cette réflexion.

Je n'étais plus non plus en très bonnes relations avec Colin, notre scénariste. Cet incapable semblait ne pas connaitre d'avantage son texte que moi même. Bon dieu, c'est lui qui l'a écrit oui ou merde ? Si j'ai besoin de lui sur le plateau, c'est pour qu'il me rafraichisse la mémoire sur les détails qui me manquent. Et lui, passait son temps à me dire "Je vais relire ça et je vous dit"...pensez vous que ça soit du boulot ?

Semblant désirer une petite vengeance, le chauve incrimina Juliet.

Mais, si je me souvient bien, tu n'étais pas non plus des plus amicale avec notre scripte qui était pourtant adorable.

Juliet sembla indignée par cette attaque.

Quoi ? Je ne vois pas pourquoi tu dis ça...

Tu passais ton temps à la critiquer.

Elle...elle était un peu pleurnicharde, et ça a tendance à m'énerver, mais ça s'arrête là.

Le réalisateur grimaça, pas très convaincu, mais n'en rajouta pas.

Ethan prit des notes, tout en évitant qu'elles n'apparaissent aux yeux de ses interlocuteurs, sans quoi, cela pourrait créer des tensions.

Code:

Se renseigner sur Adam Stanfield et son personnel.

Tensions inter-professionnelles importantes, le massacre aurait t-il pu être organisé par Gamma, ou un autre concurrent ? A moins que ça ne soit ce que Createck voudrait que l'on pense ?

- Sortir le casier judiciaire de Peter Gray, le suspect principal sur cette affaire. Surveiller son compte en banque pour déceler d'éventuelles traces de virement qui laisseraient à penser qu'il travaillait pour un concurrent.

Bien qu'il ne l'eut pas noté, Ethan tiqua intérieurement sur la réflexion d'Anne, annonçant des idées innoventes de la part de son entreprise. Effectivement, jusque là, le massacre collectif n'avait jamais été utilisé dans les campagnes publicitaires, c'était donc là une première. Quand à Jake, il manqua de faire toussoter le jeune inspecteur lorsqu'il annonça qu'il gardait bien à l'œil tout ses employés. Si c'était le cas, alors pouvait t-il nous dire où se trouvait Gray à l'heure actuelle ?

Monsieur Longfield, puisque vos méthodes de recrutement ne semblent pas des plus habituelles, pouvez vous me dire si d'autres membres du personnel ont un casier ?

S'imaginant bien que Jake pensait déjà en avoir trop dit et s'être assez enfoncé, il rajouta.

Inutile de nous cacher quoi que ce soit, nous le découvriront dès notre arrivée au labo, mais cela nous ferait gagner du temps si vous nous le disiez tout de suite.

Jake semblait encore plus sur la défensive qu'il ne l'était déjà, à l'arrivée de l'inspecteur. Toutes ces questions le mettaient mal à l'aise, et pour cause, elle mettaient en doute son professionnalisme.

Barry Jones, le responsable de la sécurité.

Lança t-il finalement.

Il a fait 2 mois de prison pour violences aggravées lors d'une bagarre qui a mal tournée. Les choses ne sont plus comme avant inspecteur, quand on subis constamment des attaques, il faut bien trouver les moyens de se défendre.

Peu désireux de continuer cet interrogatoire gênant, le propriétaire des lieux décida de s'éclipser.

Je n'aime vraiment pas la tournure des choses. A présent, si vous voulez obtenir plus d'informations de moi, il vous faudra obtenir un mandat pour interrogatoire. Je vous souhaite une bonne soirée.

Puis, il s'en alla, laissant seule son associée, non sans lui avoir adressé un dernier regard signifiant en gros "fait attention à ce que tu dis".

Ethan rajouta le nom de Barry Jones à ses notes. Décidément, cette affaire partait dans toutes les directions et il y avait quasiment autant de suspects que de victimes. Pour sa première enquête, il était gâté.

C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

Pensa t-il, avant de se reconcentrer sur l'interrogatoire de la personne restante : Anne Dukesne.

Votre associé est toujours comme ça ?

Déceler les comportements inhabituels était bien souvent utile pour savoir vers qui orienter les recherches. Le meurtre n'étant pas chose courante dans la vie d'un homme, les réactions qui en découlent ne le sont souvent pas non plus.

Dans le hall d'entrée :

Anne sembla hésiter une seconde avant de répondre :

Non, habituellement, il est du genre serein, mais il est vrai que là, la situation n'est pas des plus faciles à gérer. Je ne l'ai jamais vus comme ça, mais ça peut se comprendre. Vous n'imaginez pas la pression qu'il a sur les épaules.


Dans la salle de cinéma :

Après avoir briffé le nouvel élément de son équipe, Ryan regagna la scène de crime, non sans avoir jeté un coup d'œil à Ethan, dans le hall, qui était à présent seul avec Anne Dukesne.

De retour avec l'officier Mac Haley, Ryan tâcha de se reconcentrer sur la pièce qui l'entourait.

*Bon, ou en étais-je ?*

Après avoir enjambé les deux premiers corps, le lieutenant se dirigea vers un rang du cinéma. Ces places, bien à l'avant, étaient souvent des plus convoitées dans les salles obscures, mais personnes n'envierait celles des cadavres qui gisaient là. Deux jeunes hommes reposaient, l'un sur l'autre, mortellement blessés, encore une fois, sur leurs devants. Apparemment, ils s'étaient entretués, mais leurs armes n'étaient pas des plus égales : pic à glace contre lance.



Celui qui est en dessous, transpercé par la lance, c'est Colin Liandrish, le scénariste du film. La victime du pic à glace, c'est Loîd Clark, un acteur. On se croirait dans une partie de cluedo grandeur nature avec toutes ces armes de crimes et ces suspects.

Peut être, mais cette fois la partie a mal tournée.

Lança Ryan sans quitter les victimes des yeux une seconde. En quelques mètres, il y avait déjà eu, au minimum, deux bourreaux, devenus eux même victimes par la suite. Que s'était t-il donc passé dans ce cinéma ?

Un dernier griffonnage qui donnait a peu près ça :

Code:

Se renseigner un maximum sur Jake Longfield

Et Ethan en eu fini avec cet interrogatoire. Il ne fallait pas abuser trop des témoins, du moins, pas tout de suite. Le jeune homme aurait sûrement d'autres questions à leur poser après avoir observé la scène de crime.

Je vous remercie mademoiselle Dukesne. Je vous demanderai juste de rester dans le coin. Non pas que vous ne soyez réellement suspectée de quoi que ce soit, mais votre aide pourrait encore nous être utile.

Il la salua brièvement d'un geste de la tête puis se dirigea vers la salle des horreurs. Il était temps pour lui d'entrer dans le vif du sujet. Ce ne serait très certainement pas beau à voir, mais il fallait bien qu'il y passe. Il ne pouvait pas prétendre vouloir devenir inspecteur en ayant peur d'affronter des cadavres.

Prenant sa mallette d'investigation avec lui, il pénétra, non sans une certaine apréhension, dans la salle de cinéma. Deux cadavres étaient là pour l'accueillir, comme si retarder un peu plus l'événement aurait été du luxe.

*Bon, et bien, quand faut y aller, faut y aller.*

Enjambant les corps pour rejoindre son supérieur, Ethan laissa de coté leur examen. Il avait un rapport à faire avant toute autre chose. Le jeune bleu retrouva le lieutenant Kaloway dans les rangées de fauteuils, à coté de deux autres macchabées. Ce n'était vraiment pas beau à voir. L'esprit d'Ethan ne parvenait pas à comprendre comment un tel massacre pouvait se produire sans raison apparente.

J'en ai fini avec l'interrogatoire des responsables de l'établissement.

Dit-il dans un premier temps, pour vérifier qu'il avait bien l'attention de son supérieur. C'était le cas, alors il continua :

Monsieur Longfield n'a, selon lui, rien vu, rien entendu. Il ne s'est pas avéré des plus coopératif, c'est le moins qu'on puisse dire. Par contre, son associée m'a appris beaucoup de choses.

Il leva la tête, comme pour faire en sorte que tout ses souvenirs lui reviennent, avec précision.

Entre autre, c'est elle qui à accueillis l'équipe, et c'est elle qui est venue la délivrer, mais elle était dans son bureau, à l'autre bout du cinéma, lors du massacre. Elle m'a aussi fait état de tensions au sein de l'équipe de tournage, avant la projection, mais rien de suffisament inquiétant pour annuler l'évennement. Quoi d'autres...ah oui, Peter Gray, le projectionniste responsabe de cette salle à disparu. D'après Dukesne et Longfield, c'était un type du genre peu fréquentable. Voyeurisme, violences...la totale. Le pire dans tout ça, c'est que la direction était au courrant, et pour cause, son casier est ce qui a motivé son embauche. Createk a des ennemis sévères dans le monde du cinéma, en particulier Gamma, et voilà donc ce qui justifie qu'ils prennent des gros bras pour défendre leurs intérêts.

Il était temps à Ethan de donner son petit point de vue personnel.

A mon avis, personne n'est vraiment très clair dans cette histoire. Toutes les pistes sont a exploités, et les mobiles sont légions. J'espère que vous avez plus avancé que moi...

Ryan garda dans un coin de sa tête chaque mot du rapport d'Ethan. Celui ci était assez précis et pourvu d'un raisonnement, personnel, mais légitime. Jusque là, le petit s'en sortait vraiment bien. Mais le lieutenant Kaloway n'était pas du genre à s'emballer pour si peu. Il fallait encore rester vigilant car les erreurs arrivent vite, et même très vite, notamment lorsqu'on a beaucoup confiance en soi.

Si j'en crois ce que je vois, et ce que vous me racontez, je doute qu'il y ait eu préméditation d'un meurtre, au sein de l'équipe de tournage. Qui serait assez fou pour déclencher un massacre et rester dans l'arène ?

Il était temps à présent pour Ryan, d'éclairer un petit peu (pas trop) son élève.

Pour ma part, je n'ai eu le temps que d'examiner 4 corps. Tout ce que je peux vous dire c'est que la tension en ces lieux à du monter très, très haut et très très vite. Je ne connais qu'une seule chose qui puisse pousser des individus, vraisemblablement normaux, à agir de la sorte : l'instinct de survie. Reste à trouver d'où vient la menace d'origine.

*Ok ça m'a l'air des tensions comme il en existe dans tous les bureaux, des petites rivalités médiocres...*

Toutefois, Lucy ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait autre chose...Il y avait quelquechose d'anormal dans le comportement des 2 individus...Après un tel choc, cela pouvait etre tout à fait légitime, mais tout de même, on aurait dit qu'il s'empèchait de parler l'un l'autre.

*Bon je ferais mieux la prochaine fois, je les interrogerais séparément. Et puis bon, c'est pas si grave que ça, au moins j'ai un aspect general de la situation.*

Décidant qu'il était temps pour elle de les congédier, Lucy leur tendit une main ferme accompagnée d'un petit sourire et d'une légère inclinaison de la tête.

Je vous remercie pour votre aide. Je vous demanderai de rester à notre disposition au cas où...Il faut que l'enquête avance au plus vite, j'espère que vous le comprenez.

Sur ce, elle se dirigea à l'interieur du cinéma, là où elle trouverai probablement son superieur et Ethan.

Constatant que son élève féminine était de retour, le lieutenant Kaloway voulus en savoir un peu plus sur les informations qu'elle avait pu récolter.

Alors, mademoiselle Macload, la pêche aux informations à été bonne ?

Ryan croisa les bras, en attendant qu'elle fasse son rapport. S'il n'était pas net et précis, cela se retournerait contre elle lors de son évaluation, car chaque élément pouvait être utile à l'enquête. La méthode absolue pour vérifier la fiabilité d'une équipe, c'était de vérifier qu'après un compte rendu, chaque membre dispose exactement des mêmes informations, dans le cas inverse, c'est que quelque chose à été mal fait.

Alors déjà, tout le monde est un peu tendu par l'atmosphère relativement oppressante crée pour le film.
Puis la projection commence.
5 minutes plus tard, les portes sont cadenassées.
La projection s'interrompt et laisse place à un film genre infra rouge qui montre un homme masqué qui s'apprète à tuer.
La projection s'arrète, la salle est plongée dans le noir.
Après : 1er cri.
Le film infra rouge montre un corps ensanglanté.
Et enfin, vent de panique, les gens se précipitent sur les armes accrochées aux murs.
Après on sait tous ce qui est arriver, la police finit par arriver, les portes sont ouvertes etc...

Lucy avait fait attention à enumérer rien que les faits. Ses collègues devaient se faire leur propre opinion sans l'influence de ses conclusions. Elle leur en parlerait un peu plus tard.

Ensuite il y avait effectivement des tensions au sein de l'equipe :
-Tom, l'acteur qui critique tout le monde
-un couple qui peut faire perdre du temps et de l'argent
-Colin le scenariste qui ne fait pas bien son boulot
-et pour terminer la scripte un peu trop "sensible".

*Les faits rien que les faits.*

Néanmoins, elle ne put s'empécher de rajouter :
Je dois vous préciser que Juliet Ankara et Ray Cooper avaient l'air de se surveiller l'un l'autre, ils nous cachent des choses.

C'était réellement flagrant, il ne s'agissait pas d'une opinion peut etre erronée.